Réalisations

La compagnie née en 2012 organise, produit, créée, accompagne nombre de contenus relatifs à la création sonore et musicale, ainsi qu’aux arts visuels, elle a repris l’actif de la compagnie le Châtaignier Bleu en 2015.

Les champs d’expression prennent des formes toutes aussi diverses que la création radiophonique, l’installation, le concert, la résidence, l’exposition.
Les actions sont menées en lien avec de nombreux participants, professionnels ou bénévoles, tous engagés de près ou de loin dans une approche qui cultive à la fois l’éducation populaire et l’exigence artistique.
Voici quelques exemples d’actions réalisées récemment :

Crédits photos : Hélène Coq-Lefranc

Naissance de Méandre(s)

En 1954, l’écrivain portugais Miguel Torga prononce une conférence qu’il intitule : « L’universel, c’est le local moins les murs ». Exilé au Brésil, il se remémore ses terres montagneuses d’enfance.

Rien d’identitaire ou de localiste ici, au contraire, les paysages aimés fondent les convictions et les profondes fraternités, d’ici et d’ailleurs.

La compagnie le Chant du Moineau nait et grandit au bord de cette rivière. Radiers et rapides, falaises calcaires et limons, aulnes et peupliers, la Dordogne file et change de visages et de corps dans nos contrées et nos imaginaires. La Dordogne, c’est notre sang et notre squelette.

Support de notre quotidien et de nos pérégrinations artistiques, nous avons largement souhaité partager la rivière, ses espaces, ses odeurs et ses sons en ce début d’été 2021.

Nous invitons alors le Un, ensemble d’improvisateurs aguerris, à réfléchir conjointement, à s’embarquer en canoës pour jouer, pagayer, chanter et nager dans l’eau et ses alentours pendant 3 jours. Liquide, souffles, voix, frottements, frappes, actions ; les corps mêlent aux éléments en présence leurs expressions les plus libres aux contextes les plus variés.

Les paysages sonores des lieux, entre Carsac et Vézac, les particularités géologiques et les différentes natures de l’eau ont nourri les improvisations ; le flux de l’eau étant le lien fertile entre les artistes, les lieux et leurs usagers (les habitants, la faune, la flore). Le paysage dans ses multiples facettes devient un tiers-musicien ; de la goutte d’eau aux plages de galets, du chant de la bergeronnette au souffle de la montgolfière. Tout cela se présente à jouer avec, à interpréter avec. C’est à dire qu’il ne s’agit pas d’un beau décorum sonore et visuel, c’est une suite de matières et de situations à interroger par la pratique de l’improvisation.

Autre volet singulier et central dans ce projet, l’invitation passée à des chercheurs. Le contexte de création atypique nous a parut indiqué pour interroger des notions internes aux formes orchestrales, notamment quand il s’agit d’improvisation : le principe majeur d’horizontalité, c’est à dire sans chef d’orchestre, sans partition, sans indication. Ainsi nous avons dégagé l’ambitieuse thématique « la fabrication collective spontanée ». Les scientifiques conviés étant chargés de trouver des liens, des passerelles, entre leurs champs de recherches respectifs et les situations traversées avec l’orchestre.

Avec nous, Olivier Chadoin, Eric Chevance, Antoine Devillet, Vincent Fleury et Anne Steiner ont sillonné parmi l’eau vive, clapotis, cuivres, cordes et courant.

La troisième journée de travail sera une suite de propositions publiques : conférences et échanges informels, diffusions sonores et concert ; au bord de la Dordogne.

Nous remercions l’ensemble des participants, des acteurs et des contributeurs. Nous remercions la rivière, sa présence, ses secrets et ses confidences, sa sauvagerie et son amitié.

Benjamin Bondonneau, pour la Cie le Chant du Moineau

En cours, l’édition du livre-disque de l’évènement et un DVD du film de Camille Aubertin